Le savoir-vivre à la française a considérablement évolué depuis la Révolution de 1789. C’était la guerre aux bonnes manières. Le vouvoiement et autres «monsieur» et «madame» étaient mal vus. Remercier un ami revenait même, selon Gerlet dans ses Pensées républicaines pour tous les jours de l‘ année (1793), à l’insulter. Cette «anti-politesse» faisait partie des mœurs. Mais dès la chute de Robespierre à la fin du XVIIIe siècle, cette tendance prit une autre allure. Napoléon officialise l’étiquette, un code de bienséance, ensemble de règles et de normes sociales. Ce que l’on appelait les «bonnes manières» commençaient à se sophistiquer.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, ces règles s’assouplissent, puis disparaissent. Les convenances passent à la trappe. Les soixante-huitards iront même plus loin, en qualifiant la galanterie d’hypocrite domination masculine. Vers le milieu des années 80, la tendance s’inverse. La politesse bourgeoise reprend le dessus, conséquence de Mai 68. On revendique l’école libre et la mode BCBG (bon chic bon genre), définie par un comportement raffiné et le bon goût.